Alors que les changements climatiques continuent de se déchaîner, de plus en plus d’individus se tournent vers l’éco-urbanisme, une tendance qui gagne du terrain.
La végétalisation des bâtiments permet d’effectuer des cultures potagères ou autres sur les toits, ce qui constitue une excellente solution d’isolation thermique pendant la saison estivale, dépollue l’air et gère beaucoup mieux les eaux de pluie que les toitures traditionnelles. Par ailleurs, elles sont plus esthétiques que les modèles classiques. En ce qui concerne les lois existantes et les règles, cela demeure quelque peu flou. Celles-ci ne fleurissent pas aussi rapidement que les toits verts ! Voici un tour d’horizon de la réglementation d’une toiture végétalisée.
Ce que dicte la législation
Dans la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, le sujet de la végétalisation des bâtiments est abordé à la section 9 de article 86.
Le Code de l’urbanisme complète le cadre avec l’article 111-19.
Ces textes de loi indiquent que les propriétaires de bâtiments commerciaux ayant une demande de permis de construction après le 1er mars 2017, sont tenus d’installer un des deux systèmes suivants sur une partie de leur toiture :
- ÉNERGIES RENOUVELABLES : Il peut s’agir d’un procédé de production d’énergies renouvelables, notamment des panneaux photovoltaïques;
- SYSTÈME DE VÉGÉTALISATION : L’autre solution préconisée consiste à installer un système de végétalisation. Celui-ci doit garantir l’isolation du bâtiment, l’efficacité thermique estivale, en plus de favoriser la reconquête de la biodiversité.
Faut-il un permis de construire ?
Alors que plusieurs se demandent comment installer une toiture végétalisée, le fameux permis de construire n’est pas obligatoire pour deux types de toit végétalisés : les projets dits semi-intensifs et extensifs.
Toutefois, vous aurez besoin d’obtenir un permis d’urbanisme si vous envisagez la mise en oeuvre d’un projet intensif.
Les formalités et les documents suivants sont obligatoirement exigés en France :
- La conformité aux normes NFP 84-204 du DTU (référez-vous à la série 43);
- Un avis technique devant être validé par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment);
- La certification au feu M1;
- Votre procédé de végétalisation doit être inscrit auprès de l’Agence Qualité Construction.
Il est indiqué dans la Loi Grenelle 2 du 12 juillet 2010, qu’un document d’urbanisme n’est pas en mesure de créer une opposition à un projet d’installation favorisant la rétention des eaux pluviales, ou encore limitant les émissions de gaz à effets de serre.
Alors que quelques PLU ont tendance à interdire les projets de toitures plates, il est possible de contourner cela en optant pour une toiture végétalisée.
La couche drainante est-elle obligatoire ?
L’intégration d’une couche drainante est cruciale dans un projet de toit vert, étant donné qu’elle permet d’évacuer l’eau en excès. Cela a pour effet d’éviter l’asphyxie des racines des végétaux.
Toutefois, la couche drainante s’avère facultative dans les normes pour les toits verts en pente, dans les cas de toitures disposant d’une pente supérieure à 5 %. Les concepteurs remplacent habituellement la couche drainante par un dispositif de retenue de substrat.
Comment procéder à l’installation d’un toit végétalisé
Pour compléter la mise en oeuvre d’une toiture végétalisée, les services d’un architecte paysagiste sont requis pour réaliser l’évaluation de la résistance, de même que pour calculer la stabilité du support.
Il y a également des vérifications de la fiabilité de l’étanchéité qui doivent être effectuées par un spécialiste. Celui-ci s’assura que le support est en mesure de soutenir le poids supplémentaire.
Plusieurs propriétaires ont tendance à oublier qu’un toit vert implique la possibilité d’accès pour l’entretien. Le toit doit pouvoir supporter des va-et-vient plus fréquents.
Le choix du substrat de croissance est fondamental. Les concepteurs de tels projets collaborent avec des spécialistes, qui sont en mesure de recommander un mélange personnalisé de substrat, dont les matières répondent aux spécificités du projet et aux conditions de croissance.